L'essai clinique d'oxygénation des patients Covid avec le sang d'un ver de sable a-t-il été arrêté ?

En bref
Une société bretonne propose de tester une solution d'oxygénation du sang des patients souffrant du Coronavirus. Après avoir déclaré démarrer une phase de test clinique, l’État français a mis fin au protocole.
Date de première apparition
29 Mar 2020
Création de la fiche
29 mars 2020
Lieu première apparition
Non renseigné
Dernière mise à jour
1 juin 2021
Actions entreprises par les journalistes
D'abord très suspicieux sur ce que nous pensons être un remède farfelu, nous découvrons que le sang du ver de sable a déjà été utilisé en France à l'occasion de greffes.
Le sang du ver de sable a des propriétés oxygénantes et une capacité à être injectable dans le système circulatoire humain. Une particularité qui le rend très pratique pour conserver plus longtemps les organes à greffer.
Nous investiguons sur le procédé médical derrière l'exploitation du sang de ce ver de sable très commun.
Alors que nous cherchons à connaître le potentiel de ce ver pélagique dans le traitement du coronavirus nous apprenons, par les mots de Jérôme Salomon directeur de la santé, lors du point presse du 4 avril, que la solution de la société bretonne va rentrer en phase de test réglementé, accéléré, dans le cadre de la lutte contre le coronavirus.
Nous décidons de continuer à chercher à comprendre quelles sont les propriétés spécifiques du sang de l'arénicole, que les médecins utilisent lors des greffes et ici à l'occasion de la lutte contre l'épidémie, et pourquoi les autorisations de test mettent en général si longtemps à être fournies.
Lors de notre phase de recherche et après prise de conctact avec le Dr Franck Zal, nous apprenons le 11 avril que les essais cliniques menés par l'ANSM ont été abandonnés.
Nous maintenons l'interview du Dr Zal. Il nous explique la technologie médicale de l'arénicole et les raisons de la mise en suspens des tests cliniques.
Pistes et conclusions
Le sang du ver arénicole aurait des propriétés oxygénantes qui permettent de compenser en partie la fonction respiratoire des patients atteints du coronavirus.
Une société française produit cette méthode à échelle de PME. Son procédé par injection de sang d'arénicole a déjà été testé dans le cadre de greffes. Le procédé permet de maintenir les greffons plus longtemps en état fonctionnel avant transplantation. Il a été utilisé avec succès lors d'une opération dont la presse s'est fait l'écho. Le chercheur qui promeut cette technologie est persuadé qu'elle peut servir à oxygéner le sang des patients atteints de la Co-Vid 19
Nous cherchons à comprendre les processus de validation et d'agrément qui amènent à obtenir ou non l'agrément des services de l'état dans la lutte contre le coronavirus.
En cours d'enquête nous apprenons que les protocoles de test nationaux avec cette technique sont suspendus par l'Etat.
Nous cherchons à déterminer les raisons réelle de cet arrêt. Ceci nous donne un angle pour aborder l'interview du chercheur et de l'ANSM
Nous multiplions les tentatives de vérification de l'information sur la raison de l'arrêt du test clinique.
Médias
Non renseigné
Autres factcheck
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Sources sûres
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le sang de ver marin pourrait donner de l'air à l'hôpital, en pleine crise du Covid-19
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Pour aller plus loin
Franck Zal, docteur en biologie marine, est passionné par un petit ver marin qu'il a trouvé sur les plages de Bretagne. Franck va aussi, peut-être, révolutionner la transfusion sanguine. Mais quel est le rapport entre ce ver commun des plages de l'Atlantique et notre sang ? Toutes les réponses dans cet épisode de Reconnexion.
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Médaille de bronze CNRS 2001
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Arrêt des essais avec le sang de l'arénicole
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Fiche Google Scholar de Franck Zal
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Travaux sur la transplantation d'organes
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Franck Zal, docteur en biologie marine, est passionné par un petit ver marin qu'il a trouvé sur les plages de Bretagne. Franck va aussi, peut-être, révolutionner la transfusion sanguine. Mais quel est le rapport entre ce ver commun des plages de l'Atlantique et notre sang ? Toutes les réponses dans cet épisode de Reconnexion.
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Travaux sur la préservation des organes
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Pour aller plus loin :
- L’arénicole, banal ver marin, vit et respire en bord de plage au rythme des marées... En étudiant son extraordinaire système d’oxygénation le biologiste français a mis au point un sang universel, compatible avec tous les groupes sanguins et qui peut se conserver pendant très longtemps ! Tous les tests effectués en laboratoire font d’ores et déjà naître d’immenses espoirs chez les médecins et les patients !
- l'Hermelle est un petit ver aux pouvoirs extraordinaires ! Ils forment d'immenses colonies sur le littoral et vit dans des tubes en sable qu'ils construit pour se mettre à l'abri de tout prédateur mais aussi pour se protéger des conditions de vie de son milieu...
Un reportage de Béatrice Berge Thalassa - Les promesses de l'océan
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Coronavirus : l’essai clinique avec du sang de ver marin suspendu - Bretagne - Le Télégramme
L’essai clinique qui prévoyait d’administrer à des patients atteints du Covid-19 une solution issue du sang d’un ver marin a été stoppé ce jeudi, son autorisation ayant été retirée dans l’attente d’une nouvelle évaluation.
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Pour aller plus loin. :
Franck Zal l’étudie depuis 20 ans. Ce docteur en biologie a mis en lumière le potentiel exceptionnel du sang de l’arenicola marina. Du CNRS à la création de sa société Hemarina, à Morlaix, dans le Finistère, parcours d’un infatigable chercheur.
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