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La Belgique a-t-elle détruit des millions de masques pour faire de la place à des réfugiés ?
Un article du site _Médias presse info_ affirmait le 5 avril que le gouvernement belge aurait détruit des millions de masques pour faire de la place à des réfugiés dans le centre militaire de Belgrade, à Namur. Si ces deux évènements ont bien eu lieu, ils ne sont pourtant pas corrélés.
En bref
Face à la pénurie des masques en Belgique, un scandale a éclaté montrant que des masques, stockés en entrepôt avaient été détruit pour faire de la place aux migrants. Mais il y a-t-il un lien ?
Date de première apparition
08 Apr 2020
Création de la fiche
6 avril 2020
Lieu première apparition
Non renseigné
Dernière mise à jour
4 mai 2021
Actions entreprises par les journalistes
Partant du principe que Medias presse info est considéré, selon Decodex, comme peu fiable, il nous faut vérifier l'alternative annoncée par Marc Caekebeke.
Il prétend qu'en 2015 : "le gouvernement a décidé que la Croix-Rouge utiliserait certains bâtiments militaires pour accueillir des réfugiés. Il fallait faire de la place." Nous allons donc nous tourner du côté de la Croix Rouge en Belgique.
Il nous faut prouver que des millions de masques (combien exactement ?) ont été enlevés de la caserne de Belgrade (Belgique) pour accueillir les réfugiés. Prouver que les deux informations sont vraies et voir si elles ont un lien.
Le Vif a l'air d'être le journal francophone belge qui a révélé le 23 mars le fait que des millions de masques ont été jetés ces dernières années. Nous avons contacté le journaliste qui a écrit l'article selon qui il n'y a aucun lien entre le fait que les masques ont été enlevés "pour faire de la place aux migrants".
Pour ce qui est de l'accueil des réfugiés, on apprend dans le rapport d'activités de 2015 que La Croix Rouge de Belgique a en effet réquisitionné plusieurs endroits dont le centre de Belgrade, un centre militaire, le 14 septembre 2015 et accueillait 100 réfugiés quatre jours plus tard. Nous avons contacté hier Quentin Courtois, le directeur du centre de Belgrade qui est là depuis la mise en place de ce site.
La Croix Rouge explique que les locaux étaient vides quand ils ont été investis.
Pistes et conclusions
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La corrélation des informations fait croire que ce sont à cause des réfugiés que les masques ont été enlevés dans l'article de Medias Presse.
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Voilà ce que dit l'adjudant : "Pourquoi alors tout le stock a été détruit? Il est vrai que c'était en retard. Je crois que les premiers masques détruits en 2015 avaient une date d'expiration jusqu'en 2010. Les dernières pièces détruites en 2018 étaient bonnes jusqu'en 2015. Mais je pense que la principale raison était le manque d'espace. En 2015, le gouvernement a décidé que la Croix-Rouge utiliserait certains bâtiments pour accueillir des réfugiés. »"
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Selon la Croix Rouge, c'est l'Etat qui a donné ces locaux pour que l'organisme puisse s'installer. Il n'a pas été vidé pour la Croix Rouge.
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Selon le site Apache.be, 32 millions de masques chirurgicaux et 6 millions de masques FFP2 ont été remplacés en 2009 à l'occasion de la crise H1N1. Ont-ils été brûlés depuis?
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"La conservation d'un masque se fait dans un espace sec et ventilé, à température ambiante. Dans de telles conditions, ces matériels médicaux n'ont pas de raison de se dégrader, et peuvent ainsi être utilisés plusieurs années après une date de péremption indicative."
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Nous avons contacté l'adjudant Mark Caebekke qui nous explique dans quelles conditions étaient stocké les masques, et depuis quand chronologiquement. Pourquoi ils étaient dans un mauvais état : > masques redistribués en belgique pour la grippe aviaire puis revenu à la caserne > problème de chauffage
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Le problème de chiffres vient d'un distinguo à faire entre les masques FFP2 et les chirurgicaux
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La destruction des masques s'est faite en plusieurs temps par trois compagnies (il donne un nom à un moment)
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Après 2015, les masques étaient encore stockés à Belgrade mais les migrants n'ont absolument rien à voir.
Médias
Non renseigné
Autres factcheck
Non renseigné
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